“Et si la peinture était une écriture
? Traces, empreintes, entailles... Tout semble s'apparenter à une écriture dont le langage voudrait réduire cette oeuvre à sa
fonction, à ses intentions.
Le geste du peintre les déborde et les transfigure... Il faut des mots pour dire cette oeuvre et pourtant l'on voudrait parler lumières, nuances, émotions...
Laisser le regard se solliciter, se prendre aux pièges des lignes et des profondeurs. Se méfier des apparences: sous la violence des traits, la pudeur, le geste retenu...
Sous l'opacité, l'éclair et la lumière intérieure.
L'oeuvre ne se laisse pas dominer... On y
entre par effraction, malgré soi. On voudrait la conquérir ou l'apprivoiser, elle se dérobe, non pour fuir mais pour faire dériver le regard sur l'insondable; on voudrait se recueillir devant la douleur qu'elle évoque, le déracinement ou la déchirure et se laisser bercer dans sa lumière.”
1992 - Patrick...